26 octobre 2019
Halte à Coutances de V Hugo
-
tenue traditionnelle début 19ème
- « J'ai déjà fait le tour de la ville, quoiqu'il soit onze heures du soir,
- et j'ai vu les beaux clochers de la cathédrale assaisonnés d'un
- magnifique clair de lune. Du reste, c'est bien la première
- cathédrale que je vois depuis Chartres. Celle de Dol compte à peine
- , celle d'Avranches est détruite. »
- « Toute la cathédrale crie au scandale. On a déformé une ogive
- du quatorzième siècle pour y encadrer un absurde autel à soleil d'or
- qui coûte quatre mille francs. Il y a deux gros murs
- de plâtre tout à travers le transept. L'architecte du département,
- un nommé Duchêne ou Deschênes, avait commencé à badigeonner
- la nef en jaune vif, avec voûtes blanches et nervures
- rouges. Le cri public l'a arrêté au quart de sa bêtise. »
Coutances lui inspire le poème « L'été à Coutances »,
publié dans « Toute la lyre ».
- L'été à Coutances
- Ah ! l'équinoxe cherche noise
- Au solstice, et ce juin charmant
- Nous offre une bise sournoise ;
- L'été de Neustrie est normand !
Notre été chicane et querelle ;
- Son sourire aime à nous leurrer ;
- Il se rétracte ; il tonne, il grêle ;
- Il pleut, manière de pleurer.
- Mais qu'importe ! entre deux orages,
- Ses rayons glissent, fiers vainqueurs,
- Et la pourpre est dans les nuages,
- Et le triomphe est dans les cœurs.
Cette grande herbe est mon empire.
- Je suis l'amant mystérieux
- De l'âme obscure qui soupire
- Au fond des bois, au fond des cieux !
- Je suis roi chez les fleurs vermeilles.
- Quelle extase d'être mêlé
- Aux oiseaux, aux vents, aux abeilles,
- Au vague essor du monde ailé !
L'arbre creux vous offre une chaise ;
- L'iris vous suit de son œil bleu ;
- On contemple ; il semble qu'on baise
- Le bord de la robe de Dieu.
Chanson de grand-père Hugo
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